Le skipper Charal continue sa progression malgré des conditions toujours virulentes entre l’océan Indien et le Pacifique. Lui qui a franchi le cap Leeuwin mercredi matin (après 30 jours et 22 heures de compétition) reste solidement accroché au ‘top 5’ et bataille pour revenir sur ceux qui le devancent. Ce jeudi matin à 7 heures, il comptait 718 milles de retard sur le leader (Charlie Dalin) et 176 milles sur celui qui le précède (Thomas Ruyant). Le directeur du bureau d’études de Charal, Nicolas Andrieu, fait le point sur la course de Jérémie.
Comment peut-on résumer ce que vit Jérémie et les autres marins dans l’océan Indien ?
La course a vraiment changé de physionomie depuis qu’ils sont entrés dans les mers du Sud. La navigation est très différente, les conditions sont souvent dures, parfois extrêmes. Jérémie, comme les autres marins, doit prendre des décisions qui sont parfois éloignées de la performance pure. C’est le sens marin qui prend le dessus pour la régate. On l’a constaté la semaine dernière pour Jérémie quand il a négocié la dépression. Il y a une réflexion permanente pour que les bateaux puissent tenir dans la durée.
« Jérémie prêt à saisir toutes les opportunités »
Les écarts se sont creusés en tête de course. Comment peut-on l’expliquer ?
Dans les océans australs, il faut composer avec ces dépressions qui circulent tout autour du globe, de l’océan Indien au Pacifique. Chacune d’entre elles peut faire office de passage à niveau. Les skippers doivent se positionner, veiller sur leurs bateaux, trouver la bonne trajectoire… Parfois ça bénéficie à certains, parfois à d’autres. On peut être rattrapé, être distancé. Ça fait l’effet d’un élastique sur la flotte.
Jérémie est dans le ‘top 5’ depuis le début de l’Atlantique Sud… Quel regard portes-tu sur ses performances ?
Il fait une course très solide. Pour l’instant, il fait partie des concurrents qui ont réussi à être le plus constant. On voit que d’un point de vue du matériel, c’est plutôt positif. Certes, il a un peu de retard sur les premiers mais il est très concentré et déterminé à combler son retard. Jérémie est prêt à saisir toutes les opportunités météo qui s’offrent à lui. Il a une belle maîtrise de la course depuis le départ.
« La course est passionnante »
À quoi devrait ressembler la suite de sa course ?
Dans les prochains jours, il va naviguer sous l’Australie puis continuer à avancer dans du vent assez fort. Ce qui se dessine, c’est le passage d’une dépression la semaine prochaine qui peut faire office là aussi de passage à niveau. Soit il arrive à rester devant la zone de vent faible générée et à rester dans le groupe de tête, soit il se fera piéger avec le groupe de derrière. Ce sera une étape-clé pour la suite !
Comment est-ce qu’on vit un Vendée Globe au sein d’une équipe comme Charal ?
C’est assez prenant ! On s’attache à bien comprendre dans quelles conditions de vent et de mer il se trouve pour comprendre ce qu’il vit. Par ailleurs, une partie de l’équipe a intégré la cellule d’astreinte technique afin de l’aider en cas d’avarie. Et puis on prend tous beaucoup de plaisir à regarder la course qui est passionnante. Le niveau est très relevé et on constate de jour en jour que Jérémie est bien dans sa course ! »