Le skipper de Charal est entré dans l’océan Pacifique samedi dernier. Il est actuellement bloqué par une zone sans vent, ce qui engendre un regroupement conséquent de la flotte, du 4e (Thomas Ruyant) au 13e (Samantha Davies). Au classement de 7 heures ce lundi, Jérémie était 6e mais pointe surtout à moins de 30 milles du 4e. Bientôt, il bénéficiera de conditions plus favorables pour accélérer et revenir sur le trio de tête. La veille, il était revenu sur sa course et son état d’esprit tout en affichant un visage souriant et rempli d’enthousiasme.
La situation générale. « Il faut être un peu philosophe, se débrouiller avec le vent qu’on a. En ce moment, il y a un petit centre anticyclonique (une zone sans vent) qui s’est créé et qui fait valeur de barrière infranchissable. J’ai essayé de remonter vers le Nord, comme Thomas Ruyant mais j’ai été un peu trop rapide, j’ai buté dedans. Forcément c’est rageant mais c’est la situation qui veut ça ».
La suite. « On va assister à un resserrement avec tout le groupe des poursuivants. Ça va faire bizarre de les voir revenir mais l’essentiel, c’est qu’on va récupérer du vent de Nord ensuite. Toute la matinée dimanche, je me suis évertué à faire des empannages pour progresser dans le Sud-Est. Ensuite, si on garde du vent de 25 nœuds de moyenne, ça peut aller assez vite ! »
« Je me sens bien sur le bateau »
L’état du skipper et du bateau. « J’ai pris beaucoup de chocs à répétition… Je crois que je ne me ménage pas trop quand je suis aux manœuvres (rire) ! J’ai été touché au genou lors de la descente dans l’Atlantique Sud mais ça va mieux. J’ai pris des anti-inflammatoires et il a dégonflé au bout de quatre à cinq jours. Concernant le bateau, j’ai profité d’une accalmie ce dimanche pour faire une inspection générale du bateau. A priori, il n’y a rien de méchant : j’ai des petits bobos à réparer mais je vais gérer ! »
L’état d’esprit. « Je me sens bien sur le bateau. Bien sûr, ce n’est pas confortable quand les conditions sont violentes mais je le savais. Finalement, ce premier mois de course est passé très vite. Il y a toujours tellement à faire ! Et puis l’océan Indien n’a pas été magique. Il a fallu s’employer en termes de stratégie, de manœuvres, il n’y a jamais eu de répit ! »
Les albatros. « Depuis que je suis entré dans l’océan Indien, j’en ai aperçu mais plutôt de loin. Là, étant donné que les conditions sont plus calmes, j’ai l’impression qu’ils sont moins effrayés par le bateau. J’en ai vu un qui rasait la houle dans le sillage du bateau, passait devant l’étrave… Ça a fait sonner mon système Oscar (qui vise à prévenir de collisions éventuelles) ! Ce sont des énormes bébés, ils sont très gracieux. Et puis on finit par créer une espèce de connexion avec eux : ça reste le seul être vivant dans le coin avec nous. »