La flotte de tête du Vendée Globe fait face depuis mardi soir à une forte dépression qui s’est formée dans les mers du Sud. Rafales virulentes, vagues conséquentes… Il faut s’accrocher et redoubler de vigilance pour tenir et préserver les hommes comme les bateaux. A chacun sa stratégie ! Jérémie a décidé de faire une route Nord pour éviter le centre de la dépression. Et il tient bon : ce jeudi, à 7h, il poursuivait sa route à la 6e place.
« Bien sûr que la situation est préoccupante ». Interviewé ce mardi, Jérémie Beyou fait l’état des lieux de la situation. Comme l’ensemble du groupe de tête du Vendée Globe, il doit composer avec des conditions extrêmes au cœur de l’océan Indien. « Il s’agit d’une dépression australe qui se creuse. Il faut savoir prendre la bonne décision au bon moment, trouver la route la plus cohérente et la moins risquée ». Surtout, le marin doit composer avec les à-coups du bateau et les chocs contre les vagues. « C’est compliqué de se déplacer à bord, on est vite autour des 30 nœuds… J’essaie de ralentir le bateau mais ce n’est pas facile ».
Des heures de course harassantes
Ces derniers jours, le skipper de Charal a chercher à « trouver la bonne alternative ». Les deux premiers (Charlie Dalin et Sébastien Simon) ont tenté une route Sud-Est, du fait de leur position légèrement avancée par rapport à leurs poursuivants, ce qui les expose au plus fort de la dépression. Jérémie, lui, a préféré « passer par le Nord pour contourner la zone de vent la plus forte ». Ça n’empêche que ça a secoué, beaucoup, avec des moyennes de vent à plus de 30 nœuds et des creux de plus de 5 mètres.
Hier matin, Jérémie se voulait rassurant : « la nuit (de mardi à mercredi) a été un peu difficile avec le front qui a fini par me passer dessus. Les conditions étaient instables avec des grains et des orages ». La journée qui a suivi s’est déroulée dans le même tempo et c’est loin d’être terminé. « On va garder du vent fort pendant plusieurs jours », confiait d’ailleurs Jérémie. En bordure de la dépression, il avait encore plus de 20 nœuds de moyenne tout au long de cette dernière nuit (de mercredi à jeudi). Difficile de trouver du répit donc dans les mers du Sud, d’autant que Jérémie s’emploie à ne pas laisser s’échapper ses rivaux. Une bataille de chaque instant au cœur d’un Vendée Globe particulièrement indécis.