Dès le top départ dimanche au Havre, le duo Jérémie Beyou et Morgan Lagravière a frappé fort. En tête à la première bouée, ils ont ensuite pris place dans le trio de tête. Une position qu’ils conservent ce mardi matin à l’approche du cap Finisterre. Au classement de 9 heures, Charal était 2e à 1,5 mille du leader.
Dimanche, ils ont été les derniers à quitter les pontons du Havre. Morgan Lagravière a salué la foule et Jérémie Beyou a brandi un poing plein d’envie, illustration de leur détermination. Une détermination qui s’est confirmée quelques heures plus tard au moment du départ. Car dans des conditions plutôt toniques avec une vingtaine de nœuds de vent moyen, Charal était au rendez-vous. Le bateau noir et rouge faisait partie des mieux placés au point de passer en tête à la première bouée à franchir dans le parcours côtier. Dans les heures qui suivent, les deux skippers se sont appliqués à garder le même rythme.
« Le bateau est en bon état, les marins aussi »
La retransmission télévisée a pu immortaliser Charal en train de voler au-dessus de la mer agitée. « Ça devait être spectaculaire vu de l’extérieur, c’était vraiment un départ très ‘sport’, sourit Jérémie. J’étais à la barre et ça envoyait du lourd ! » Le skipper se réjouit d’un « départ en boulet de canon ». « On était vraiment contents de notre départ ». Il ne fallait pourtant pas relâcher la pression ensuite. En plus du trafic, des bateaux de pêches et des zones interdites, il convenait de résister à une première nuit harassante avec un vent de plus en plus fort et des rafales qui tutoyaient les 40 nœuds. « C’était des conditions assez difficiles dans la Manche, il fallait surtout être attentifs à la tactique pour bien se positionner et veiller à s’en sortir sans encombre ». À l’issue de la première nuit, Jérémie s’est réjoui « d’en être sorti sans encombre ». « On a juste deux, trois bidouilles mais le bateau est en bon état et les marins aussi ! »
« Essayer de rester zen »
Dans la journée de lundi, les deux marins se sont évertués à garder le rythme dans le golfe de Gascogne. Le vent a molli au cours de la journée, baissant à moins d’une dizaine de nœuds. Charal est resté dans le trio de tête, derrière Macif Santé Prévoyance (Sam Goodchild et Loïs Berrehar) et au coude-à-coude avec Allagrande Mapei Racing (Ambrogio Beccaria et Thomas Ruyant). Dans la nuit, la tête de course a buté dans une dorsale, ce qui a permis à leurs poursuivants de revenir légèrement. Ce mardi matin, au nord de La Corogne, ils s’apprêtaient à empanner vers l’Ouest pour toucher plus de vent et poursuivre leur route.
Jérémie et Morgan savent que ce qui les attend s’annonce particulièrement engagé. « On va beaucoup enchaîner avec de la brise, du reaching avec des pointes à 35 nœuds et beaucoup de changements de voiles ». Pour Jérémie, « ça s’annonce compliqué jusqu’aux Canaries ». Quoi qu’il en soit, le duo s’attache à tout donner. Malgré l’engagement qu’ils mettent en permanence, les deux marins restent enthousiastes : « le moral est bon et ça se passe super bien à bord ». Et Jérémie de conclure : « pour la suite, on va essayer de rester zen ! »