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29 Mai

Jérémie Beyou : Une Solitaire belle et intense, comme on les aime

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Après un convoyage nocturne en provenance de Lorient, Jérémie Beyou a amarré son Figaro Bénéteau 3 lundi en fin de matinée au pied du quai de la Fosse, à Nantes, ville de départ de la 50e Solitaire URGO Le Figaro. Le skipper de Charal, qui participera à la course pour la 17e fois, revient sur sa préparation et évoque ses ambitions.

Comment s’est passé le convoyage vers Nantes ?

Très bien. Je suis parti dimanche soir vers 20h, c’était un convoyage plutôt facile, de la glisse dans du portant d’une quinzaine de nœuds, je suis arrivé devant Pornichet, vers 2-3h, je me suis alors mis à la cape pour faire une petite sieste, histoire d’être en pleine forme lundi matin pour la remontée de la Loire. J’aime bien faire le convoyage tout seul, ça me permet de tout vérifier une dernière fois : les voiles, les cordages, l’électronique, les petites affaires à bord… 

Comment te sens tu avant de prendre le départ de ta 17e Solitaire du Figaro ?

En pleine forme ! Par habitude, je fais toujours un break avant la Solitaire pour recharger les batteries. Même si on a toujours envie d’aller naviguer, surtout quand le bateau est nouveau, comme le Figaro Bénéteau 3, c’est important de s’imposer ces jours de pause pour arriver reposé sur cette épreuve très exigeante physiquement. J’ai juste navigué les derniers jours avant le convoyage pour tester mes nouvelles voiles.


Cela fait maintenant quatre mois que tu as découvert le Figaro Bénéteau 3, as-tu l’impression d’avoir désormais tes repères ?

Oui, beaucoup plus qu’il y a quelques semaines. Les débuts n’ont pas été évidents, mais j’ai beaucoup progressé, grâce notamment aux conseils de Bertrand Pacé. J’ai travaillé les fondamentaux de la régate : l’importance du départ, du premier bord de près, du positionnement, de l’observation du plan d’eau… J’ai aussi rationnalisé mes réglages de mât, si bien que je commence à être vraiment à l’aise. Je ne suis pas complètement à l’aise avec tout là… Maintenant, le Figaro Bénéteau 3 reste un support exigeant sur lequel il y a encore beaucoup à apprendre.
Cette notion de progression va durer toute la première année, y compris sur la Solitaire, elle sera même primordiale pendant la course pour espérer faire un résultat.


La Solitaire fête sa 50e, ce sera ta 17e, ce qui signifie que tu as participé à un tiers des éditions, cela te fait quoi ?

Vu comme ça, ça paraît énorme ! En même temps, j’ai l’impression de ne pas les avoir vues passer. Et sur les seize que j’ai courues, j’ai eu la chance de gagner trois fois, ça fait de bonnes statistiques quand on connaît la difficulté de remporter la Solitaire. En tout cas, c’est la preuve que j’adore cette course et qu’elle me correspond bien. J’ai toujours un grand plaisir à y retourner, à me frotter à d’anciens concurrents comme aux jeunes qui montent, c’est une expérience extrêmement riche.

En quoi te correspond-elle ?

Au départ, je n’étais pas spécialiste de la régate, ni de la course au large. Mais avec La Solitaire, la Route du Rhum, le Vendée Globe, j’ai découvert que j’avais ma place, cela me plaît et en 2020 sur le Vendée, j’espère bien un podium avec Charal. Le format de la Solitaire se situe entre les deux, entre course au large et régate, c’est du demi-fond, l’exercice m’a tout de suite convenu, il faut savoir gérer son effort sur trois-quatre jours. C’est en outre un bon mix entre navigation au large et côtière, mon apprentissage en habitable s’est fait comme ça, en Manche, avec des traversées et du rase-cailloux du côté breton et du côté anglais.

C’est justement une grande partie du programme de cette Solitaire 2019, le parcours te plaît-il ?

Oui, beaucoup. Cette édition est belle et intense, c’est une vraie Solitaire de costaud. Elle va être longue, physique et engagée jusqu’au bout, ça veut dire que mentalement, il faudra être capable de ne jamais baisser les bras, parce que des coups, il y en aura à jouer jusqu’à la fin. C’est une Solitaire comme on les aime.

Une Solitaire qui passe par Roscoff, où auront lieu les arrivées des deuxième et troisième étapes, dans cette Baie de Morlaix où tu as appris à naviguer, cela ajoute-t-il un peu de pression ?

Non, pas du tout, c’est forcément particulier pour moi, mais c’est surtout un grand plaisir d’être à la maison. Aux escales, je vais aller chez ma mère, elle va me faire de bons petits plats pour me requinquer, c’est génial. C’est un coin et une atmosphère que j’adore, c’est plutôt reposant pour moi d’être dans cet environnement. Il y aura forcément plus de sollicitations, mais les gens là-bas sont des marins, des régatiers, ils savent qu’on a besoin de récupération, je pense qu’il n’y aura pas de débordements !

Quel objectif te fixes-tu sur cette 50e Solitaire ?

L’objectif, c’est vraiment de bien me sentir, d’être content de chaque petite action que je ferai sur le bateau, d’arriver à naviguer simplement et d’avoir confiance en moi. Je sais que si je réunis tous ces ingrédients, déjà j’y prendrai du plaisir, ensuite, je serai dans le match au classement. 

Penses-tu à cette fameuse quatrième victoire ?

Honnêtement, ça me paraît réalisable. Quand j’ai décidé de me lancer sur un double programme IMOCA et Figaro cette année, c’était une de mes motivations et c’est forcément dans un petit coin de ma tête.

 

Vidéo – A 4 jours du départ de la Solitaire Urgo Le Figaro 2019, Jérémie replonge dans les archives photos des précédentes éditions. Beaucoup de souvenirs pour le skipper CHARAL qui participe cette année à sa 17ème Solitaire.