Logo Charal Sailing Team
16 Avr

Jérémie Beyou et la Solitaire du Figaro, une histoire qui dure

Lire l'article

Entre l’IMOCA 60 Charal, remis à l’eau en mars, et le Figaro Bénéteau 3, sur lequel il navigue depuis début février, Jérémie Beyou s’est concocté un programme chargé pour l’année 2019, entre double et solitaire. Un choix qu’il explique par la complémentarité des supports, mais également par l’envie de disputer de nouveau la Solitaire Urgo Le Figaro, à laquelle il participera pour la 17e fois et qu’il a gagnée à trois reprises.

« Pourquoi j’y retourne ? Parce que je ne peux pas m’en empêcher ! » Ainsi répond Jérémie Beyou lorsqu’on lui demande les raisons pour lesquelles il a décidé cette saison, en plus de poursuivre sa préparation en vue du Vendée Globe 2020 à bord de l’IMOCA 60 Charal, de participer à la Solitaire URGO Le Figaro. L’épreuve vit un tournant majeur en 2019, puisqu’elle fête sa 50e édition, et accueille un nouveau bateau : le nouveau Figaro Bénéteau 3, monotype à foils que les marins apprennent à apprivoiser depuis le début de l’année.

L’arrivée du successeur du Figaro Bénéteau 2 a également joué dans l’envie du skipper de Charal de disputer sa 17e Solitaire. « Avec le nouveau bateau, on part tous à égalité, nous aurons quasiment eu le même temps de préparation, ça donne forcément plus de chances d’obtenir un bon résultat. Car ce qui me motive, c’est l’attrait de la compétition ». Et de la compétition, vu le plateau annoncé, il y en aura lors des quatre étapes de la 50e édition de cette course à armes égales – puisque disputée sur des bateaux identiques.

Aucun n’est parvenu à ce jour à l’emporter quatre fois, Jérémie fait partie du cercle des cinq triples vainqueurs (2005, 2011 et 2014), une raison de plus pour y revenir. « Quand j’ai décidé de me lancer sur ce double programme, c’était aussi une de mes motivations et c’est forcément dans un petit coin de ma tête », reconnaît le skipper de Charal, qui ne veut cependant pas se mettre trop de pression : « Pour l’instant, il ne faut pas trop se focaliser sur l’objectif, mais plus sur les moyens : le but est de se préparer au mieux, de comprendre le bateau pour avoir une bonne vitesse à toutes les allures en vue de la Solitaire, il faut y aller étape par étape. »

Ce souci de progresser d’ici le départ de la Solitaire le 2 juin à Nantes s’entend aussi sur le long terme pour Jérémie, qui a toujours considéré qu’il avait besoin de naviguer sur différents supports pour sortir de sa zone de confort et continuer à apprendre. « Quand tu reviens en Figaro, tu sais que tu vas te remettre en question face aux ténors de la série, à des marins plus jeunes, et, cette année particulièrement, à d’anciens vainqueurs qui, comme moi, reviennent. Le challenge est risqué mais d’autant plus intéressant. »

Et le skipper de Charal d’ajouter : « C’est aussi un retour aux fondamentaux : sur un Imoca, qui est un bateau très complexe, tu est tellement occupé que tu ne peux pas être en permanence à la barre et aux réglages, alors qu’en Figaro, tu dois faire tout ça pour aller vite. Tu ne te poses pas la question d’effectuer une manœuvre si elle t’apparaît nécessaire, même pour un bord de cinq minutes, tu es tout le temps dessus. » Quitte à repousser ses limites physiques, là encore un domaine dans lequel la Solitaire du Figaro permet d’apprendre beaucoup de choses. Bref, Jérémie a beaucoup de raisons cette année de disputer la 50e Solitaire…